Les compléments alimentaires

La mauvaise réputation des compléments alimentaires : justifiée ou exagérée ?

C’est un marché qui connaît une grande croissance et dont le nombre de produits augmente de manière vertigineuse. Bien évidemment internet devient un terrain de jeu privilégié pour toucher le consommateur final mais une guerre sans merci y fait rage : entre allégations miraculeuses sur les forums de discussion et documentaires chocs de la part des « associations de consommateurs » partisanes, c’est la réputation même de ces fameux compléments alimentaires qui est en jeu.

Petit tour d’horizon de notre cellule e-réputation « marchés et produits » sur cet eldorado situé à mi-chemin entre santé et alimentation.

Flacons de compléments alimentaires avec comprimés sur table

ETAT DE LIEUX DU MARCHE DES COMPLEMENTS ALIMENTAIRES

Avec 1 français sur 4 qui en consomme régulièrement et un marché qui devrait dépasser les 2 milliards d’euros pour l’année 2019, on peut dire que les compléments nutritionnels ont le vent en poupe. En pratique, un sondage révèle que 2/3 des français croient en leurs vertus et en leur capacité à prévenir ou ralentir certains problèmes de santé.

Alors qu’en est-il vraiment ? Leur mauvaise presse est-elle justifiée ou est-elle à contrario une manifestation supplémentaire des ravages d’internet sur la réputation d’un produit, d’une marque ou d’une entreprise ?
Nous avons identifié 3 points principaux utilisés par les détracteurs pour nuire à l’image des produits et des acteurs de ce secteur :

1. Des vertus miracles et des allégations santé douteuses

C’est le principal argument qu’on leur oppose : à l’inverse des médicaments, les compléments alimentaires n’ont besoin d’aucune Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Pour les médicaments, cette autorisation est délivrée en France par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicaments et des produits de santé (ANSM). Le processus est, à raison, long et exigeant avec un délai de délivrance proche des 300 jours.
Pour les compléments alimentaires, une simple déclaration auprès de la DGCCRF permet la commercialisation.

Ajouté à cela, certains journalistes d’investigation ont mis en lumière des publicités pour le moins tendancieuses à l’instar d’un produit promettant « 74% bonne humeur en plus  et 34% de crises de larmes en moins ». Mais aujourd’hui ces arguments n’ont plus lieu d’être puisque le marché a été réglementé au niveau européen (par l’EFSA – l’European Food Safety Authority) avec une liste d’allégations santé autorisées. Les autres allégations étant, en toute logique, interdites.

Nous nous permettrons, concernant ce point, de jouer l’avocat du diable puisque des allégations santé autorisées par l’EFSA sur les chewing gum nous ont sauté aux yeux. Il nous semble que cette nouvelle réglementation avantage clairement les gros lobbies industriels qui soumettent de nombreuses questions et études pour faire rendre « légaux » les avantages santé de leurs produits.
Il devient alors également légitime de se demander si certaines allégations santé qui devraient être autorisées n’ont pas été refusées fautes d’études ou de soutiens suffisants.

Rappelons également que le marché n’est pas laissé sans contrôle puisque, en plus de la DGCCRF, l’ANSES garde un œil dessus en émettant des avis concernant l’innocuité des susbtances entrant dans leur composition et en mettant en place un dispositif de nutrivigilance.

2. L’ajout d’additifs controversés

Additifs alimentaires dans un bol

Un autre point noir sur l’image des compléments alimentaires est leur aspect « artificiel ». Surtout depuis que certaines associations de consommateurs ont mis en évidence l’utilisation de substances controversées comme par exemple le TiO2 ou dioxyde de titane soupçonné d’être cancérigène. Utilisé comme colorant alimentaire permettant de blanchir ou de rendre brillant les enrobages, on s’aperçoit qu’il est partout : cosmétique, confiserie, mais aussi compléments alimentaires de marques très connues de vitamines et pire encore : dans certains médicaments ! L’utilisation du E171 (TiO2) est désormais interdite dans les aliments depuis le 1er janvier 2020.

Et ce n’est pas tout, à celui-ci il faut ajouter le stéarate de magnésium (controversé et interdit dans le cahier des charges des filières bio européennes), le dioxyde de silice ou E551, la cellulose microcristalline ou E460, les édulcorants (aspartame, sorbitol, maltitol…) dont l’utilisation exponentielle fait débat depuis des années, les nano-particules…

Mais tous les fabricants ne sont-ils donc que des industriels en quête de profit prêts à tout pour augmenter l’attractivité de leurs produits (et leurs marges), quitte à mettre en danger la santé de leurs clients / consommateurs ?

A priori non. On aperçoit l’émergence de laboratoires et fabricants soucieux de la qualité de leur produit et le développement d’une appellation « spontanée » qui n’est pas une norme, ne possède pas de réglementation propre, n’a pas de cahier des charges précis mais est guidée par une ligne directrice simple : retirer tous les additifs et ingrédients artificiels pour aller vers plus de naturalité. En somme une évidence. Et de plus en plus de laboratoires le revendiquent : pycs, nutri&co, nutripure…

Toujours dans la même démarche de qualité, au-delà de la composition du produit, c’est aussi son origine (bio, éthiquable) ou son emballage (bio dégradable, sans phtalates, sans bisphénols).

3. Le non respect des dosages

Le dernier reproche qui revient souvent concerne les dosages en principe actif.

Premier cas : l’utilisation d’un principe actif par pure « publicité » par exemple en indiquant sur l’emballage « contient de la vitamine C » alors que la dose contenue, par rapport à l’utilisation préconisée, est dérisoire de l’ordre de 5% des apports journaliers recommandés. On comprend facilement que le ratio efficacité/prix est largement inférieur à ce qui pourrait être attendu par le consommateur final et on peut légitimement conclure à une tromperie sur la marchandise.

Deuxième cas : à l’inverse, certains compléments alimentaires ont été retirés du marché (il y a de cela des années) parce que contenant une dose trop élevée. A ce niveau la DGCCRF et l’ANSES veillent sur les compléments mis sur le marché.
Mais un autre risque de surdosage existe lorsqu’un complément alimentaire est pris en même temps qu’un médicament. Des effets indésirables ou des effets cumulés peuvent survenir mettant en danger la santé des consommateurs.

Comme pour les critiques précédentes, les laboratoires sérieux ont mis en place des actions pour prévenir tout cela : indications « ne pas dépasser la dose journalière recommandée » ainsi que « prendre un avis médical » et affichage transparent et suffisamment lisible du dosage lors de l’étiquetage.

De plus il semblerait que ce soit les compléments alimentaires « pour maigrir » qui possèdent une proportion plus élevée de fraudes. Tant sur les allégations santé que sur les additifs et les dosages. Ceci est confirmé par les chiffres du marché publiés par Synadiet avec une baisse des ventes des produits minceurs indiquant par là une défiance des consommateurs.

Notre conclusion / avis :

il existe effectivement des critiques concernant ce marché mais les laboratoires sérieux ont mis en place des actions pour y répondre :

  • Les allégations santé sont désormais encadrées et réglementées (même si nous pouvons leur attribuer quelques reproches).
  • Le marché n’est pas complètement déréglementé comme voudraient le faire croire les associations de consommateurs : surveillance et sanctions de la DGCCRF, surveillance de l’ANSES.
  • Emergence d’une démarche qualité spontanée « clean label »
  • Préoccupation grandissante concernant l’utilisation par les consommateurs avec l’affichage clair du dosage sur les étiquettes, les mentions « ne pas dépasser la dose » et « prendre un avis médical »
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