Entretien avec Philippe Coquereau, président de Poïmandres
Philippe Coquereau, président de Poïmandres, et conseiller de dirigeants et VIP partage son expérience.
Philippe, pouvez-vous nous indiquer votre parcours ?
Jeune, comme beaucoup d’autres, je ne savais pas quel métier faire plus tard. Je savais simplement que je ne voulais pas travailler dans un bureau et faire tous les jours la même chose.
Alors j’ai fait une école de commerce car il était dit que : « cela mène à tout ». J’ai choisi AUDENCIA pour 2 raisons : c’était l’école de commerce la plus internationale (par le pourcentage des diplômés partant à l’étranger) et parce que Nantes le fief familial du côté de ma mère (vieille aristocratie nantaise).
Puis j’ai commencé à faire des métiers très variés qui avaient peu à voir avec ma formation : photographe, plume pour différents auteurs, prof en formation continue. Puis je me suis tourné vers des métiers plus classiques : conseil juridique puis expert-comptable et commissaire aux comptes. J’ai présidé pendant 25 ans FIDUS, dont l’excellente notoriété était bien connue.
A présent je fais du conseil stratégique aux dirigeants de startups, ETI et groupes familiaux. Je m’occupe aussi de personnalité du show business, de la politique et de la haute couture.
Comment vous est venu cette envie d’accompagner les personnalités ?
C’est assez étonnant mais depuis que je suis petit, j’ai croisé à une occasion ou une autre tous les présidents de la République. Je me souviens aussi que, alors que je commençais ma carrière d’expert-comptable, j’ai participé à un rendez-vous entre mon père, lui-même expert-comptable et un patron de groupe de presse célèbre qui était venu avec plusieurs de ses conseillers et un problème à résoudre. Cela a été un vrai plaisir d’aider cet homme brillant.
Un vrai plaisir aussi d’en être le confident, de vivre un peu de sa vie et de la faire évoluer dans le bon sens.
Comment définiriez-vous votre rôle auprès de ces personnalités ?
Je suis l’homme de l’ombre, celui que l’on ne voit pas, que l’on ne connait pas ou peu.
Je me sens comme un acteur. Je vis avec lui sa vie. J’en ai ainsi de nombreuses.
C’est un rôle passionnant.
Vous m’avez raconté une anecdote à propos d’un homme politique éminent…
Effectivement. Nous passions quelques jours de vacances ensemble. Alors que nous marchions, il m’a dit : « j’ai eu un rôle politique important pour la France. J’ai beaucoup œuvré pour la changer. Mais toi, que fais-tu pour la France ? ». Je ne m’attendais pas à une telle question et je fais mon travail par plaisir et pas par recherche d’une finalité précise. Cela m’a obligé à y réfléchir. Alors ma réponse a été sincère : « je crois que j’ai changé la vie de pas mal de monde. Parfois juste à la marge. Mais toujours dans le bon sens ». Ma réponse lui a plu.
Pourquoi les personnalités vous font confiance ?
Les personnalités sont très sollicitées, très courtisées. Ce sont des lumières vives qui attirent beaucoup de papillons, beaucoup de flatteurs.
J’ai une vie heureuse et la chance de ne pas être de tempérament jaloux. Je me nourris du bonheur des autres. Cela me conduit naturellement à aider et je trouve mon compte dans la satisfaction de celui que j’aide.
Qu’est-ce qui fait que vous êtes en mesure de bien les aider ?
J’ai fait plusieurs métiers. J’ai beaucoup voyagé, ce qui me donne une bonne expérience des différentes situations.
Je sais également que je ne sais pas tout.
Beaucoup ont peur de le montrer. De mon côté, je n’hésite pas à dire lorsque je ne suis pas compétent sur un point particulier. Par contre, j’ai pris l’habitude de m’entourer de spécialistes choisis pour leur très grande compétence dans leurs domaines. Nous travaillons ensemble à chaque fois que cela est utile. Comme avec toi, Stéphane.
Je veux toujours ne travailler qu’avec des bons. J’ai l’habitude de dire que : « l’on n’est jamais meilleur que là où on est bon ». Ainsi le résultat obtenu est toujours excellent. Et quel plaisir que ces échanges avec de brillants professionnels ! J’apprends beaucoup avec eux.
N’est-ce pas un peu « élitiste » de ne travailler que pour des « privilégiés » ?
Je suis conscient que ce sont des personnes pour lesquels le sort a été plutôt tendre.
Je suis tout aussi conscient que certains sont loin d’avoir eu leur chance.
C’est pourquoi je participe à de nombreuses associations.
J’ai créé il y a 20 ans, Handivoile, qui mêle sur des bases nautiques personnes valides et personnes en situation de handicap. Une journée du sourire partagé. Et pour les « privilégiés » qui participent, une leçon de bonheur simple. Nos amis en situation de handicap sont simples, spontanés et affectueux. Ils nous montrent un monde doux et tendre. C’est très touchant.
J’aide aussi des jeunes, qui viennent d’horizons improbables, mais qui souhaitent créer une entreprise. Je fais cela avec 2 associations et différents chefs d’entreprises. Dans 60% des cas ils y réussissent avec notre aide.
J’ai aussi créé la Fondation RSM France. La moyenne d’âge dans les cabinets d’audit est jeune. Cette génération a besoin de donner du sens à sa vie. Lorsque j’étais à l’école de commerce, nous, étudiants voulions réussir dans la vie. Les jeunes aujourd’hui veulent réussir leur vie.
Quel est le plus beau compliment que l’on vous ait fait ?
En y réfléchissant, il y en a deux :
Les clients qui me disent : « quelque soit le problème vous avez toujours la solution »,
Mais celui qui m’a le plus marqué est assez récent. Alors que nous fêtions la 10ème promo de jeunes venus des banlieues qui avaient créé leur société, je me suis approché de l’une des jeunes qui avait formidablement réussi. Je l’ai chaleureusement félicitée. Sa réponse m’a surpris : « Mais tu ne te rends pas compte Philippe, tout cela c’est grâce à toi. Tu nous as changé notre vie ! »
Quel est le plus beau compliment que l’on vous ait fait ?
Comment pourrai-je ne pas l’être. Je vis mille vies passionnantes.
Je ne bouleverse pas le monde. Mais à mon échelle je participe autour de moi à aider des personnes de toute provenance, à les rendre plus heureux, cela nourrit pleinement mon bonheur !