Retour sur le parcours professionnel d’Alexis Kuperfis, directeur de programme chez IBM. Cet expert de la programmation et du management nous parle son entreprise, de son métier et de ses passions.

Quel est votre parcours ?

Alexis Kuperfis : Je me suis lancé dans un Bac Scientifique car j’avais, depuis toujours, l’idée de faire carrière dans le domaine de l’informatique. A la fin du lycée, je décroche donc le fameux sésame avec mention très bien et félicitation du jury. Diplôme en poche, j’intègre l’ESAIP (Ecole d’ingénieurs en informatique et prévention des risques) où je me spécialise en IRII (Informatique, Réseaux Industriels et culture Internationale). Grâce à cette formation, je deviens un expert en programmation et en architecture des réseaux industriels.

Cette école résolument tournée vers l’international me permet de passer un an à l’étranger. Je me dirige donc vers Sydney en Australie, car c’est un pays que j’apprécie tout particulièrement. De plus, grâce à cette expérience, j’ai acquis une parfaite maîtrise de l’anglais, ce qui s’avérera primordial pour la suite de ma carrière. En effet, être bilingue anglais est un must dans le monde de la programmation.
Suite à ces années d’études supérieures, je décroche mon diplôme et j’entre directement dans la société IBM au poste de Technical IBM Hardware Engineer en France à Strasbourg.

Après quelques années, je prends de nouvelles responsabilités et je suis nommé au poste de directeur de programme. C’est ici que mes compétences en programmation deviennent capitales, car en tant que directeur, il est important de connaître la base de ce que font ses équipes, sinon il est impossible de bien manager. Être un bon directeur de programme chez IBM, c’est donc avoir des connaissances approfondies en transformation Digitale, intégration de systèmes, ERP, développement d’applications, analytics, Cloud, AMS, Migration.

De manière plus globale, je suis en charge de la direction des projets des grands clients de l’entreprise et j’interviens sur toutes les étapes de leur réalisation : de l’engagement au déploiement opérationnel de la solution réalisée.

IBM me donne la chance de gérer un portefeuille de 6 millions d’euros par an et une équipe formidable de plus de 80 personnes.

Pouvez-vous nous parler de la compagnie dans laquelle vous travaillez, IBM ?

Alexis Kuperfis : IBM, International Business Machines Corporation, est une société multinationale américaine spécialisée dans le domaine du matériel informatique, du logiciel et des services informatiques. En France, la compagnie est implantée dans plusieurs villes : Nantes, Toulouse, Rennes et Strasbourg.
C’est une société où il fait bon vivre, qui laisse la place à des profils différents. Elle est également à la pointe de la technologie et de l’innovation.

C’est une société qui a toujours su se renouveler, se maintenir en tête dans son domaine et entreprendre de grandes mutations.

IBM a été créée en juin 1911 sous le nom de Computing Tabulating Recording Company (CTR). Elle a été renommée par la suite sous le nom qu’on lui connaît en février 1924.

Notre société est à l’origine de diverses innovations dans le monde de l’informatique. Pendant longtemps, lorsque l’on parlait d’IBM, on pensait aux ordinateurs centraux qu’elle a elle-même développé et promu auprès de grandes organisations privées ou publiques.

Au cours de l’année 1954, la société a commercialisé le premier calculateur produit en série, le modèle 650. C’est d’ailleurs pour cette machine que le néologisme « ordinateur » a été inventé par IBM France.

Ensuite, la société enchaîne les innovations : en 1956, elle lance le disque magnétique (RAMAC) ; en 1957, elle créé le langage de programmation Fortran ; en 1966, elle invente la mémoire dynamique ou DRAM ; en 1970, la base de données relationnelle ; en 1975, la géométrie fractale ; en 1977, le Data Encryption Standard ou DES et en 1980, l’architecture RISC.

En août 1981, IBM lance le tout premier ordinateur personnel destiné au grand public. Le modèle 5150, plus connu sous le nom d’IBM PC, est produit par millions. Grâce à son architecture ouverte, il est considéré comme l’ancêtre de tous les compatibles PC.

IBM a même été récompensée par le Prix Nobel pour deux innovations :  le microscope à effet tunnel, en 1986, et la supraconductivité à « moyenne » température, en 1987.

Encore aujourd’hui, la société est très attachée à l’innovation. Rien que pour la seule année 2005, elle a déposé 2491 brevets.

IBM n’a pas cessé d’évoluer au cours de son histoire. A la base spécialisée sur la conception et la commercialisation de matériels informatiques (construction et maintenance de mainframes et de gros serveurs, fabrication de disques durs, fabrication de semi-conducteurs, nanotechnologie, processeurs PowerPC, Microprocesseur CELL), la société développe aussi des logiciels plus spécialement dédiés aux professionnels. Ils sont orientés vers ce que IBM sait faire, à savoir, du conseil en informatique, de l’hébergement de serveurs intranet et extranet et de la gestion de la cybersécurité par exemple.

D’ailleurs, depuis l’année 2002, IBM est devenue la société numéro une dans le monde en terme d’effectifs dans le domaine du conseil grâce au rachat de la branche consulting de PricewaterhouseCoopers.

Je suis donc très heureux d’avoir intégré une entreprise aussi innovante et évolutive. Elle fait confiance à ses collaborateurs et dispose d’une réelle culture d’entreprise. Pour terminer, elle est complètement investie dans la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes et n’hésite pas à nommer à des postes importants des collaboratrices. C’est donc une société en lien avec son temps, et c’est très agréable d’y travailler.

D’où vous vient cette passion pour l’informatique et la programmation ?

Alexis Kuperfis : J’ai toujours été intéressé par l’informatique. Dès mon plus jeune âge, je voyais mon père acheter les derniers ordinateurs de l’époque. C’est lui qui m’a initié à l’informatique en général.
Je me rappelle du premier ordinateur qu’il a mis entre mes mains : un Commodore 64. C’est l’ordinateur personnel le plus vendu encore aujourd’hui. C’est avec cet appareil que je découvre réellement l’informatique et la programmation.
Par la suite, je reçois mon premier ordinateur de la part de mes parents, dans les années 1990. C’est une tour fixe qui fonctionnait sur Windows 95. C’est d’ailleurs avec cette monture que je me lance à la découverte d’Internet.
A partir de cette époque, je commence à parcourir les forums dédiés à la programmation informatique et je fais mes premières armes en JavaScript, en PHP et en C#. En parallèle, je migre aussi sur Linux.
Depuis, je reste au fait des nouvelles innovations et je tiens mes machines à jours.

Comment gérez-vous au quotidien plus de 80 personnes ?

Alexis Kuperfis : En réalité, ce n’est pas réellement plus compliqué que de gérer une petite équipe de 10 personnes. Bien sûr, il est nécessaire de déléguer et d’apprendre à ne pas vouloir tout contrôler, c’est impossible. Il faut faire confiance à ses collaborateurs. Je pense que chaque manager à ses propres méthodes pour aboutir au même résultat. Cependant, il est important de signaler que ne pas tout contrôler ne veut pas dire tout laisser passer.
Dès ma prise de poste, je me souviens avoir directement posé les règles de manière claire et explicite, c’était un conseil de mon prédécesseur. Ainsi, tout le monde est au courant des objectifs et c’était une excellente manière d’affirmer et de rassurer mon équipe qui savait où on allait. C’est essentiel, en tant que manager, de laisser de la liberté à ses collaborateurs pour libérer leur créativité et leur initiative personnelle.
Ensuite, la communication est primordiale, encore plus dans la gestion d’une grande équipe. Il ne faut pas hésiter à faire des compliments et donner des feedbacks positifs lorsque tout se passe bien. Au contraire, et c’est certainement la partie du travail la moins agréable, lorsque les choses ne se passent pas comme prévues, qu’il y a des erreurs, il faut aussi apprendre à le dire, en y mettant les formes. L’important est de toujours terminer par un feedback positif, car toute personne est reconnue pour sa qualité première : elle-même.
Enfin, en tant que manager, il faut aussi montrer l’exemple. Respecter l’adage « dites ce que vous faites et faites ce que vous dites » est nécessaire. Il est ainsi plus facile de demander à ses collaborateurs de faire telle ou telle tâche. C’est une condition obligatoire pour inspirer le respect et être considéré comme un modèle.

Pour couper avec cette vie professionnelle intense, avez-vous des passions ?

Alexis Kuperfis : Bien que ma profession de directeur de programme ne me permette pas de dégager énormément de temps libre, j’aime le passé sur mon vélo, en famille autour d’un cocktail que j’ai réalisé ou à errer dans les allées d’une exposition d’art.
J’aime particulièrement le cyclisme, car c’est un sport très bon pour le corps et l’esprit. Il me permet de me ressourcer au contact de la nature. Je suis adepte du cyclisme de route et j’ai roulé sur de nombreuses routes de France. De même, j’apprécie sortir des sentiers battus et chevaucher mon vélo tout-terrain. Je me passionne également pour les compétitions sportives de ce sport et je suis même aller, plusieurs fois, voir les coureurs du Tour de France, du Tour d’Italie et du Tour d’Espagne.
Ensuite, je me passionne pour la mixologie qui est l’art du mélange et de faire des cocktails. J’ai tout le matériel qu’il faut à la maison et j’aime recevoir mes amis ou ma famille autour de mes créations liquides.
Enfin, en tant que grand passionné d’art, j’aime écumer les expositions d’art seul ou en famille. C’est une très bonne expérience qui offre à mes enfants une plus grande ouverture d’esprit.

Pour finir, pensez-vous que les grandes entreprises sont suffisamment informées et sensibilisées sur le sujet de l’e-réputation ?

Alexis Kuperfis : C’est un sujet qui est de plus en plus considéré par les grandes entreprises. Avec l’avènement du web 2.0, tout le monde peut dire ce qu’il veut sur qui il veut. Un client mécontent peut rapidement mettre à mal cette e-réputation qui a été bâtie en plusieurs années.
Les grandes entreprises ont bien compris qu’une mauvaise réputation en ligne impactait irrémédiablement leur performance, leur chiffre d’affaires. Elles prennent donc de plus en plus de mesures pour être en maîtrise de leur e-réputation.
Cependant, comme elle fait intervenir des facteurs externes, la réputation en ligne ne peut pas être contrôlée à 100%, c’est donc pourquoi je pense que c’est une problématique qui prendra de plus en plus de poids au fil des ans.

Merci Alexis Kuperfis.

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