Le scandale des avis Google : quand les écoles et les profs sont notés comme des restaurants !

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Des écoles notées comme des restaurants ? Google l’a fait ! L’affaire des professeurs et écoles notés de 1 à 5 sur Google choque, écœure, d’autant plus que les commentaires s’avèrent parfois malveillants. Mais la pratique s’étend, ce qui n’est pas pour plaire aux enseignants et aux directeurs d’établissements, à juste titre d’ailleurs !

Les écoles victimes de commentaires malveillants

Mais que fait Google ? Le moteur de recherche n’est-il pas censé vérifier les avis publiés sur sa plateforme ? En principe, si (quoique d’un point de vue juridique rien ne l’y oblige. En effet, la LCEN n’oblige Google qu’à “indiquer le mode de vérification” – en l’état aucun – et à mettre à la disposition des utilisateurs un bouton pour signaler un avis litigieux). Mais la réalité est toute autre… Preuve en est le récent scandale des notes attribuées aux professeurs et aux écoles, comme on le ferait pour un restaurant, un salon de coiffure ou un magasin de chaussures. En ligne, les écoles font aujourd’hui les frais de commentaires malveillants de la part d’élèves, mais aussi de parents. Des avis qui, souvent, visent directement les directeurs d’établissements et les enseignants (notons que les médecins subissent ces pratiques depuis des années et s’en plaignent également).

Face à l’ampleur prise par le phénomène, le syndicat des directrices et directeurs d’écoles s’inquiète, et à raison. Aujourd’hui, vous n’avez qu’à taper le nom de l’établissement pour voir s’afficher des avis Google, qui parfois prêtent à sourire : « La prof d’arts plastiques met des heures de colle pour rien et à la cantine les rations sont insuffisantes », écrit un élève. Mais si certains commentaires peuvent passer, d’autres s’avèrent plus violents, comme c’est le cas de cette maman dans le Gard, qui accuse la directrice de l’école de son fils de gestes maltraitants, et d’humiliations ! La directrice, blessée par de tels propos, dément : « J’ai été très touchée. Déçue parce que déjà, je ne voyais pas de quoi on parlait. C’est un peu écœurant que la parole puisse être lâchée et qu’on puisse dire tout et n’importe quoi sur le net », regrette-t-elle.

Google ne fait pas son travail

Laurence Filippi, c’est le nom de cette directrice d’école accusée d’humiliations sur Google. Blessée, elle a décidé de porter plainte pour diffamation, rejoignant d’autres enseignants et directeurs d’établissements qui ont fait de même. A en croire Thierry Pajot, secrétaire général national du Syndicat des directrices et directeurs d’écoles, les avis de cet acabit sont désormais monnaie courante : « On note une école comme une chambre d’hôtes. Maintenant, tout le monde est noté. Et Google ne vérifie pas les articles », explique-t-il, avant d’ajouter sur les ondes de RMC : « Il y a quelques avis qui peuvent nommer les dirigeants d’écoles ou des enseignants et qui sont diffamatoires. La plupart du temps, ces avis sont invérifiables et ils sont pourtant publics. Et nous, directeurs d’écoles, on ne peut pas contrer ces avis car ils ont souvent cachés sous un pseudo ».

Thierry Pajot a pointé du doigt le véritable problème dans cette affaire : Google ne vérifie pas les avis, ce qui a un impact indéniable sur la réputation des écoles, mais aussi sur le corps professoral. Et il a raison de s’en inquiéter : « On a peur que dans un, deux, trois ou quatre ans, cette école, on y aille parce qu’elle a de bons avis et qu’une autre, on n’y aille pas parce qu’ils sont négatifs », déplore-t-il.

Notons également que si Google ne fait pas son travail, on pourrait en dire de même pour l’Etat qui ne prend aucune responsabilité dans ces affaires. Cela ne l’empêche pas de se faire mousser avec polygraphe, un soit-disant outil d’intelligence artificielle utilisé par la DGCCRF pour détecter les faux avis positifs. Ce qui permet ensuite de mettre des amendes à des entreprises soit disant fautives (n’est-ce pas ? quel excellent moyen, pour un concurrent de faire mettre de faux avis 5 étoiles puis de faire une dénonciation anonyme à la DGCCRF !). Mais quid des professionnels qui, tous les jours, subissent des attaques de faux avis négatifs via des plateformes gérées par des multinationales multimilliardaires sans que l’état ne daigne lever le petit doigt ?!

La solution est peut-être dans la suppression pure et simple des fiches Google business profile, sachant que cela entraîne la suppression des avis associés… Affaire à suivre…

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